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étrangères. Une mort plus cruelle et plus honteuse que celle du dernier des criminels, précipita Andronic du faîte des grandeurs ; mais les plus illustres de ses prédécesseurs avaient eu beaucoup plus à craindre de leurs sujets qu’à espérer de leurs ennemis. L’armée était licencieuse sans courage, et la nation turbulente sans liberté. Les Barbares de l’Orient et de l’Occident pesaient sur les frontières de la monarchie, et la perte des provinces fut suivie de la servitude de la capitale.

La suite des empereurs romains, depuis le premier des Césars jusqu’au dernier des Constantin, occupe un intervalle de plus de quinze siècles ; et aucune des anciennes monarchies, telles que celles des Assyriens ou des Mèdes, des successeurs de Cyrus ou de ceux d’Alexandre, ne présentent d’exemple d’un empire qui ait duré aussi long-temps sans avoir subi le joug d’une conquête étrangère.