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les païens de la Bulgarie. « Fable absurde, dit l’historien catholique, puisque Copronyme est enchaîné avec les démons dans les abîmes de l’enfer. »

Léon IV. A. D. 775. Sept. 14.

Léon IV, fils de Constantin V et père de Constantin VI, fut faible de corps et d’esprit, et durant tout son règne, il s’occupa principalement du choix de son successeur. Le zèle officieux de ses sujets le pressa d’associer à l’empire le jeune Constantin : l’empereur, qui s’apercevait de son dépérissement, se rendit à leurs vœux unanimes après avoir examiné cette grande affaire avec toute l’attention qu’elle méritait. Constantin, qui n’avait que cinq ans, fut couronné ainsi que sa mère Irène, et le consentement national fut consacré par toutes les cérémonies dont la pompe et l’appareil étaient le plus capables d’éblouir les yeux des Grecs ou d’enchaîner leur conscience. Les différens ordres de l’état prêtèrent serment de fidélité dans le palais, dans l’église et dans l’Hippodrome ; ils adjurèrent les saints noms du fils et de la mère de Dieu ; « Nous en attestons Jésus-Christ, s’écrièrent-ils ; nous veillerons sur la sûreté de Constantin, fils de Léon ; nous exposerons nos jours à son service, et nous demeurerons fidèles à sa personne et à sa postérité. » Ils répétèrent ce serment sur le bois de la vraie croix, et l’acte de leur soumission fut déposé sur l’autel de Sainte-Sophie. Les premiers à faire ce serment, les premiers à le violer, furent les cinq fils qu’avait eus Copronyme d’un second mariage ; et l’histoire de ces princes est aussi singulière que tragique. Le droit de