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trône, les Césars tremblèrent au milieu de leur cour, et les victoires de Timour suspendirent plus d’un demi-siècle la ruine finale de l’empire de Byzance. 10o. J’ai déjà indiqué la première apparition des Turcs, et les deux dynasties successives des princes de cette nation qu’on vit sortir au onzième siècle des déserts de la Scythie, se distinguent par les noms de leurs chefs Seljuk et Othman. Le premier établit un illustre et puissant royaume qui se prolongeait des bords de l’Oxus jusqu’à Antioche et Nicée : la profanation des saints lieux conquis par ses armes et le danger où il mit Constantinople, donnèrent lieu à la première croisade. Les Ottomans, sortis d’une origine obscure, devinrent la terreur et le fléau de la chrétienté. Mahomet II assiégea et prit Constantinople, et son triomphe anéantit le reste du titre de l’Empire romain en Orient. L’histoire du schisme des Grecs se trouvera liée à celle de leurs derniers malheurs et du rétablissement des arts en Occident. Après avoir montré la nouvelle Rome captive, je retournerai aux ruines de l’ancienne, et un grand nom, un sujet intéressant, jetteront un rayon de gloire sur la fin de mes travaux.


Second mariage et mort d’Héraclius.

L’empereur Héraclius avait puni un tyran ; il s’était emparé de son trône, et avait rendu son règne mémorable par la conquête passagère et la perte irréparable des provinces de l’Orient. Après la mort