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Jean[1], travaillèrent à la conversion des hérétiques avec des armes et des argumens plus dignes de leur ministère évangélique. Eulogius étala ses connaissances en théologie dans plusieurs volumes qui exagéraient les erreurs d’Eutychès et de Sévère, et qui essayaient de concilier les assertions équivoques de saint Cyrille, et le symbole orthodoxe du pape Léon et des pères du concile de Chalcédoine. [Jean. A. D. 606.]Inspiré par la superstition, la bienfaisance ou la politique, Jean l’Aumônier se distingua par sa charitable munificence. Il nourrissait à ses frais sept mille cinq cents pauvres ; il trouva à son installation seize mille marcs d’or dans le trésor de l’église ; il en tira vingt mille de la générosité des fidèles, et cependant il put se vanter, dans son testament, qu’il ne laissait pas plus de la troisième partie de la plus petite pièce d’argent. Les églises d’Alexandrie furent livrées aux catholiques, la religion des monophysites fut pro-

    prouve qu’on ne doit pas chercher à réconcilier les ennemis de la foi, les gaianites et les théodosiens ; que la même proposition peut être orthodoxe dans la bouche de saint Cyrille, et hérétique dans celle de Sévère ; que les assertions opposées de Léon sont également vraies. Ses écrits n’existent plus que dans les Extraits de Photius, qui les avait lus avec soin et avec plaisir. Cod. 208, 225, 226, 227, 230, 280.

  1. Voy. la Vie de Jean l’Aumônier, par Léontius, évêque de Naples en Chypre, son contemporain, dont le texte grec, ou perdu ou caché, se trouve en partie dans la version latine de Baronius (A. D. 610, no 9 ; A. D. 620, no 8.), Pagi (Critica, t. II, p. 763) et Fabricius (l. V, c. 11, t. VII, p. 454) ont fait quelques observations critiques.