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d’Europe, leurs caravanes s’arrêtent pour l’ordinaire aux environs d’Érivan ; ils enrichissent les autels des fruits de leur patiente industrie, et la doctrine d’Eutychès se prêche aux congrégations qu’ils ont formées depuis peu dans la Barbarie et dans la Pologne[1].

Les Cophtes ou les Égyptiens.

V. Dans le reste de l’empire, le prince pouvait anéantir ou réduire au silence les sectaires d’une doctrine regardée comme dangereuse ; mais les opiniâtres Égyptiens s’opposèrent toujours au concile de Chalcédoine, et la politique de Justinien daigna se plier à attendre le moment où il pourrait profiter de leur discorde. La dispute des corruptibles et des incorruptibles déchirait l’Église monophysite d’Alexandrie[2], et, à la mort du patriarche, chacune des deux factions présenta un candidat[3]. [Le patriarche Théodore. A. D. 537-568.]Gaian était disciple de Julien, et Théodose avait reçu les leçons de Sévère : les moines et les sénateurs, la ca-

  1. Tous les voyageurs rencontrent des Arméniens, dont la métropole se trouve placée sur le grand chemin, entre Constantinople et Ispahan. Voy. sur leur état actuel Fabricius (Lux Evangelii, etc., c. 38, p. 40-51), Olearius (l. IV, c. 40), Chardin (vol. 2, p. 232), Tournefort (Lettre XX, etc.), et surtout Tavernier (t. I, p. 28-37, 510-518), ce joaillier errant qui n’avait rien lu, mais qui avait vu tant de choses, et qui les avait si bien vues.
  2. L’histoire des patriarches d’Alexandrie, depuis Dioscore jusqu’à Benjamin, est tirée de Renaudot (p. 114-164) et du deuxième volume des Annales d’Eutychius.
  3. Liberatus, Brev., c. 20, 23 ; Victor, Chron., p. 329, 330 ; Procope, Anecd., c. 26, 27.