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à l’embouchure du Phase, est de neuf journées de navigation ou de sept cents milles. Le Phase a sa source dans le Caucase d’Ibérie, la chaîne de montagnes la plus élevée et la plus escarpée de toute l’Asie : il en descend si rapidement, que, dans un espace peu étendu, on a construit sur son cours plus de cent vingt ponts. Il ne devient paisible et navigable qu’à Sarapana, à cinq journées du Cyrus, qui vient des mêmes montagnes, mais qui suit une direction contraire et va se perdre dans la mer Caspienne. La proximité de ces deux rivières a donné lieu à une route pour les marchandises précieuses de l’Inde qu’on suivait autrefois, ou du moins dont les anciens nous ont laissé le plan. Les cargaisons descendaient l’Oxus, traversaient la mer Caspienne, remontaient le

    Périple ou la circumnavigation de l’Euxin. 1o. M. de Brosses, premier président du parlement de Dijon, a refait avec un soin singulier le premier de ces ouvrages, qui n’existe plus. (Hist. de la républ. rom., t. II, l. III, p. 199-298). Il se hasarde à se mettre à la place de l’historien romain. Pour composer sa description de l’Euxin il a employé tous les fragmens de l’original et tous les auteurs grecs et latins que Salluste a pu copier ou qui ont pu le copier. Ce travail annonce du talent, de la patience et de l’adresse, et le mérite de l’exécution fait oublier la bizarrerie du projet. 2o. Le Périple d’Arrien est adressé à l’empereur Adrien (in Géog. min., de Hudson, t. I), et il contient tout ce que le gouverneur du Pont avait vu de Trébisonde à Dioscurias ; les informations qu’il avait reçues sur le pays, depuis Dioscurias jusqu’au Danube, et tout ce qu’il savait de la partie qui s’étend du Danube à Trébisonde.