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seconde fois, Bélisaire de la guerre de Perse à la guerre d’Italie, on put connaître toute l’étendue de son mérite, qui avait suppléé au défaut de la discipline et du courage. Quinze généraux, sans accord et sans talens, conduisirent au milieu des montagnes de l’Arménie trente mille Romains qui n’obéissaient point aux signaux, et qui ne gardaient ni leurs rangs ni leurs enseignes. Quatre mille Perses, retranchés au camp de Dubis, vainquirent, presque sans combat, cette multitude désordonnée ; la route fut jonchée de leurs armes inutiles ; et leurs chevaux succombèrent à la rapidité de leur fuite ; mais les Arabes qui combattaient en faveur des Romains eurent l’avantage sur leurs compatriotes du parti opposé. Les Arméniens reconnurent l’empereur pour leur maître ; les villes de Dara et d’Édesse résistèrent à un assaut et à un siége régulier, et la peste suspendit les calamités de la guerre. Une convention tacite ou formelle entre les deux souverains protégea la tranquillité de la frontière de l’Orient ; et les armes de Chosroès se bornèrent à la guerre de Colchos ou guerre Lazique, racontée beaucoup trop minutieusement par les historiens du temps[1].

Description de la Colchique, de la Lazique ou de la Mingrélie.

La longueur de l’Euxin[2], de Constantinople

  1. Procope (Persic., l. II, c. 15, 17, 18, 29, 30 ; Goth., l. IV, c. 7-16), et Agathias (l. II, III et IV, p. 55-132, 141), racontent longuement, et d’une manière ennuyeuse, la guerre Lazique et les combats des Romains et des Persans sur le Phase.
  2. Salluste avait écrit en latin, et Arrien en grec, le