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de dissimulation et de fausseté qu’on était en droit de lui faire. L’armée persane, assemblée dans les plaines de Babylone, évita sagement les villes fortifiées de la Mésopotamie : elle suivit la rive occidentale de l’Euphrate jusqu’au moment où la ville de Dura, qui avait peu d’étendue, mais une population nombreuse, osa arrêter la marche du grand roi. La trahison et la surprise ouvrirent à l’ennemi les portes de cette ville ; et dès que Chosroès eut souillé son cimeterre du sang des habitans, il renvoya l’ambassadeur de Justinien, en le chargeant de dire à son maître en quel lieu il avait laissé les Perses. Il voulait toujours passer pour humain et équitable ; voyant une noble matrone violemment traînée à terre avec son enfant, il soupira, il pleura, et implora la justice divine contre l’auteur de ces calamités. Il y fit douze mille captifs, qu’il vendit quatre cents marcs d’or. L’évêque de Sergiopolis, ville des environs, garantit cette somme, et l’année suivante, l’insensible cupidité de Chosroès lui fit porter la peine de cet engagement généreusement contracté, mais impossible à remplir. Il s’avança vers le milieu de la Syrie ; un faible corps de troupes qui disparut à son approche lui ôta les honneurs de la victoire : et comme il ne

    de la Syrie, la ruine d’Antioche, etc. (Persic., l. II, c. 5-14). Les Orientaux fournissent quelques secours. D’Herbelot (p. 680) aurait dû rougir lorsqu’il les a blâmés d’avoir fait Justinien et Nushirwan contemporains. D’Anville (l’Euphrate et le Tigre) explique d’une manière claire cette guerre.