Chosroès fait une invasion sur le territoire de l’Empire romain. A. D. 603, etc.
Les crimes de Phocas eurent, même après sa mort, des suites funestes pour l’empire, contre lequel il avait excité les plus formidables de ses ennemis à reprendre les armes comme vengeurs d’une cause sacrée. Selon les formes d’amitié et d’égalité établies entre la cour de Byzance et celle de Perse, il avait annoncé à Chosroès son avénement au trône ; et Lilius, qui lui avait présenté les têtes de Maurice et de ses enfans, lui parut le plus propre à décrire les circonstances de cette scène tragique[1]. Quels que fussent les fictions et les sophismes dont il prit soin d’embellir son récit, Chosroès détourna avec horreur ses regards de dessus l’assassin ; il emprisonna ce prétendu envoyé ; il déclara qu’il n’aurait plus de liaisons avec l’usurpateur, et qu’il vengerait son bienfaiteur et son père adoptif. Tous les mouvemens de douleur et de colère que pouvait inspirer l’humanité et que pouvait dicter l’honneur, se réunissaient pour animer le roi de Perse ; les préjugés nationaux et religieux des mages et des satrapes augmentèrent encore cette disposition. Par une flatterie d’autant plus adroite
- ↑ Théophylacte, l. VIII, c. 15. La vie de Maurice fut composée vers l’an 628 (l. VIII, c. 13) par Théophylacte Simocatta, ex-préfet, né en Égypte. Photius, qui donne un long extrait de cet ouvrage (Cod. 65, p. 81-100), critique doucement l’affectation et l’allégorie qui règnent dans le style. La préface est un dialogue entre la Philosophie et l’Histoire ; elles s’asseyent sous un platane, et l’Histoire touche sa lyre.
Nicéphore (p. 3-7), dans Cedrenus (p. 404-407), dans Zonare (t. II, l. XIV, p. 80-82).