Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/363

Cette page a été validée par deux contributeurs.

faciles à apprivoiser[1]. Les habitans de ces deux contrées, toujours à cheval et parcourant les campagnes, savaient les élever et les dresser. Les Barbares introduisirent dans les provinces romaines cet amusement favori de nos aïeux ; et selon les lois de l’Italie, l’épée et le faucon ont, dans la main d’un noble Lombard, la même dignité et la même importance[2].

Habillement et mariages.

L’effet du climat et de l’exemple se fit si rapidement sentir, que les Lombards de la quatrième génération regardaient avec curiosité et avec effroi les portraits de leurs sauvages ancêtres[3]. Leur tête était rasée par derrière ; mais une chevelure en dé-

  1. En particulier le gerfaut ou le gyrfalcon, qui est de la grandeur d’un petit aigle. Voyez la description animée qu’en fait M. de Buffon, Hist. nat., t. XVI, p. 239, etc.
  2. Script. rer. Ital., t. I, part. II, p. 129. Il s’agit ici de la 16e loi de l’empereur Louis-le-Débonnaire. Des fauconniers et des chasseurs faisaient partie de la maison de Charlemagne son père. (Mém. sur l’anc. Chevalerie, par M. de Saint-Palaye, t. III, p. 176.) Les lois de Rotharis parlent de l’art de la fauconnerie à une époque antérieure (no 322) ; et dès le cinquième siècle, Sidonius Apollinaris le comptait parmi les talens du Gaulois Avitus (202-207).
  3. L’épitaphe de Droctulf (Paul, l. III, c. 19) peut être appliquée à plusieurs de ses compatriotes.

    Terribilis visu faciès, sed corda benignus,
    Longaque robusto pectore barba fuit.

    On voit encore aujourd’hui les portraits des anciens Lombards, à douze milles de Milan, dans le palais de Monza, qui fut bâti ou réparé par la reine Theudelinde (l. IV, 22, 23).