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ce[1] ; et il est aujourd’hui déposé, comme un monument précieux[2], dans l’ancien palais de la république[3].

Inconstance de Justinien en matière de législation.

Le premier soin d’un réformateur est d’empêcher les réformes après lui. Afin de maintenir le texte des Pandectes, du Code et des Institutes, Justinien défendit rigoureusement l’usage des chiffres et des abréviations ; et se souvenant que le nombre des commentateurs avait accablé l’édit perpétuel, il déclara qu’on punirait comme des faussaires les jurisconsultes qui oseraient interpréter ou pervertir le texte de la volonté du souverain. Si on observait cette loi, il faudrait punir d’un grand nombre de

    tiques, ne sont pas dénués en eux-mêmes de probabilité (l. I, c. 4-11, p. 17-50). Il est incontestable que le grand Barthole consulta dans le quatorzième siècle le Liber Pandectarum de Pise (p. 406, 407 ; voyez l. I, c. 9, p. 50-62).

  1. Pise fut prise par les Florentins l’an 1406 ; et en 1411 ils transportèrent les Pandectes dans leur capitale. Ces événemens sont authentiques et célèbres.
  2. On les enrichit de nouveau d’une couverture de pourpre ; on les enferma dans une riche cassette ; et les moines et magistrats les montraient aux curieux, nu-tête et avec des torches allumées (Brenckman, l. I, c. 10, 11, 12, p. 62-93).
  3. Henri Brenckman, Hollandais, après avoir comparé le texte de Politien, de Bologninus, d’Antonius Augustinus, et la belle édition des Pandectes par Taurellus, en 1551, entreprit un voyage à Florence. Il y passa plusieurs années à étudier ce seul manuscrit. Son Historia Pandectarum Florentinorum, Utrecht, 1722, in-4o, qui annonce un si grand travail, n’est cependant qu’une petite partie de son premier plan.