Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Cicéron ; et les noms respectables de Papinien, de Paul et d’Ulpien, terminent la longue liste des jurisconsultes qu’on vit briller du même éclat sous la république et sous les Césars. On a soigneusement conservé avec leurs noms les titres de leurs différens ouvrages ; et l’exemple de Labéon peut donner une idée de leur zèle et de leur fécondité. Ce jurisconsulte distingué, qui vivait dans le siècle d’Auguste, divisait son année entre la ville et la campagne, entre le travail des affaires et celui de la composition : les auteurs indiquent quatre cents ouvrages, fruits de ses retraites. On cite le deux cent cinquante-neuvième écrit du recueil de Capiton son rival ; et il y avait peu de professeurs qui pussent réduire leurs leçons en moins de cent volumes. [Troisième période. A. U. C. 988-1230.]Durant la troisième période, c’est-à-dire entre les règnes d’Alexandre et de Justinien, les oracles de la jurisprudence demeurèrent presque entièrement muets. La curiosité avait été satisfaite ; des tyrans ou des Barbares occupaient le trône ; les esprits ardens se trouvaient distraits par des disputes religieuses ; et les professeurs de Rome, de Constantinople et de Béryte, se contentaient humblement de répéter les leçons de leurs prédécesseurs, plus éclairés qu’eux. De la lenteur des progrès de ces études, et de la rapidité avec laquelle elles tombèrent, on peut conclure qu’elles ont besoin d’un état de paix, et de ce développement intellectuel qui en est la suite. D’après la multitude des auteurs en droit, dont les volumineux ouvrages peuvent être rangés dans la classe moyenne,