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Rome prise de nouveau par les Goths. A. D. 549.

Lorsque Bélisaire quitta l’Italie, Pérouse était assiégée, et peu de villes résistaient aux armes des Goths. Ravenne, Ancône et Crotone étaient au nombre de celles qui continuaient à se défendre ; et lorsque Totila demanda en mariage une des princesses de France, on lui répondit que le roi d’Italie ne mériterait ce titre qu’au moment où il serait reconnu par le peuple romain ; ce reproche le piqua. Trois mille des plus braves soldats défendaient la capitale. Ils massacrèrent le gouverneur, soupçonné de monopole ; et une députation du clergé annonça à Justinien que, si on ne pardonnait pas cette violence, et si on différait le payement de la solde des troupes, elles souscriraient aux propositions séduisantes de Totila. Mais l’officier qui fut chargé ensuite du commandement de la place (il se nommait Diogènes), mérita leur estime et leur confiance ; et les Goths, au lieu d’une conquête facile, trouvèrent une résistance vigoureuse de la part des soldats et du peuple, qui souffrirent patiemment la perte du port et de tous les secours qu’ils recevaient par mer. Le siége de Rome eût peut-être été levé, si la libéralité de Totila envers les Isauriens n’eût excité à la trahison quelques-uns de leurs avides compatriotes. Pendant une nuit obscure, ceux-ci ouvrirent en secret la porte de Saint-Paul, tandis que les trompettes des Goths se faisaient entendre d’un autre côté. Les Barbares se

    seins d’Antonina. Sur la loi du mariage et du divorce cet empereur était trocho versatilior. (Heineccius, Elem. juris civil., ad ordinem Pandect., part. IV, no 233.)