Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tentèrent Childebert, roi de Paris[1]. La Haute-Auvergne, qui s’étend au sud jusqu’aux montagnes des Cévennes, offrait une riche perspective de bois et de pâturages ; les flancs des montagnes formaient des coteaux de vignes, et chaque coteau était couronné d’un manoir ou château. Dans la Basse-Auvergne, l’Allier traverse la vaste plaine de la Limagne, et la fertilité inépuisable du sol fournissait et fournit encore tous les ans des moissons abondantes sans aucun intervalle de repos[2]. Trompé par un faux rapport qui annonçait que le légitime souverain avait été tué en Germanie, le petit-fils de Sidonius Apollinaris livra la ville et le diocèse d’Auvergne. Childebert jouit de cette victoire peu glorieuse, et les guerriers indépendans de Théodoric menacèrent de quitter ses drapeaux, s’il s’occupait de sa vengeance particulière avant la fin de la guerre contre les Bourguignons ; mais les Francs d’Austrasie cédèrent aisément à l’éloquence persuasive de leur souverain. « Suivez--

  1. Dans le premier ou dans le second partage des fils de Clovis, Childebert avait eu le Berry. Saint Grégoire de Tours (l. III, c. 12, t. II, p. 192). Velim, dit-il, Arvernam Lemanem, quæ tantâ jucunditatis gratiâ refulgere dicitur, oculis cernere, (l. III, c. 9, p. 191.) Un brouillard épais cachait la vue du pays, lorsque le roi de Paris fit son entrée dans Clermont.
  2. Voyez Sidonius pour la description de l’Auvergne (l. IV, épît. 21, t. I, p. 793), avec les notes de Savaron et de Sirmond (p. 279 et 51 de leurs éditions) ; Boulainvilliers (État de la France, t. II, p. 242-268), et l’abbé de Longuerue (Descript. de la France, part. I, p. 132-139).