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vage[1], un jour qu’il chassait dans les forêts de la Belgique ou de la Germanie.

Bélisaire assiége Ravenne.

Dès que Bélisaire fut délivré de ses ennemis étrangers et domestiques, il employa toutes ses forces à achever la réduction de l’Italie. Il aurait été percé d’un trait au siége d’Osimo, si un de ses gardes, qui perdit une main dans cette occasion, n’eût intercepté le coup mortel. Les quatre mille soldats goths qui défendaient Osimo, ceux de Fesul et des Alpes Cottiennes, furent des derniers qui soutinrent encore leur indépendance, et leur courageuse résistance mérita l’estime d’un vainqueur dont elle épuisa presque la patience. Il leur refusa prudemment le sauf-conduit qu’ils demandaient pour se rendre à Ravenne ; mais une capitulation honorable leur laissa au moins la moitié de leurs richesses, avec l’alternative de se retirer paisiblement dans leurs domaines ou de passer au service de l’empereur dans ses guerres contre les Perses. La multitude, qui obéissait encore à Vitigès, surpassait le nombre des guerriers romains ; mais ni prières,

    jour. Tel est le récit d’Agathias ; mais les historiens originaux de France (t. II, p. 202, 403, 558, 667) disent qu’il mourut d’une fièvre.

  1. Sans me perdre dans la multitude des diverses espèces et des différens noms, l’auroch, l’urus, le bison, le bubalus, le bonasus, le buffle, etc. (Buffon, Hist. nat., t. XI, et Supplément, t. III, VI), il est sûr qu’au sixième siècle on chassait dans les grandes forêts des Vosges et des Ardennes une espèce sauvage de bêtes à cornes d’une grande taille. (Saint Grégoire de Tours, t. II, l. X, c. 10, p. 369).