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déclin de l’agriculture et de la population contribuait déjà à la mauvaise qualité de l’air durant l’été, et que la licence des Barbares et les dispositions peu amicales des naturels du pays aggravaient les maux de la famine et de la peste. Tandis que Vitigès luttait contre la fortune, tandis qu’il hésitait entre la honte et sa ruine totale, des alarmes personnelles vinrent hâter sa retraite. Des messagers tremblans vinrent lui apprendre que Jean-le-Sanguinaire répandait la dévastation, de l’Apennin à la mer Adriatique ; que la riche dépouille et les innombrables captifs du Picentin avaient été renfermés dans l’enceinte des fortifications de Rimini ; que ce redoutable chef avait battu son oncle, insulté sa capitale, et corrompu, à l’aide d’une correspondance secrète, la fidélité de sa femme, l’impérieuse fille d’Amalasonthe. Toutefois, avant de s’éloigner de Rome, Vitigès fit un dernier effort pour s’en emparer, soit d’assaut ou par surprise. Il découvrit un secret passage dans un des aquéducs ; deux citoyens du Vatican, séduits par ses présens, promirent d’enivrer les gardes de la porte Aurélienne ; il médita une attaque contre les murs situés au-delà du Tibre, dans un endroit qui n’était pas défendu par des tours ; et les Barbares s’avancèrent avec des torches et des échelles vers la porte Pincienne : mais ses projets furent déjoués par l’intrépide vigilance de Bélisaire et de ses braves vétérans qui, dans les momens les plus périlleux, ne donnèrent pas un regret à l’absence de leurs compagnons ; et les Goths, n’ayant plus ni vivres ni es-