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jetés sur les assiégeans[1]. Bélisaire donna à chacun de ses lieutenans la garde d’une porte, et prit la sage précaution de leur ordonner expressément, quelle que fût l’alarme, de se tenir fermes à défendre leurs postes respectifs, et de se confier à leur général pour la sûreté de Rome. L’armée redoutable des Goths ne suffisait pas pour embrasser toute la circonférence de cette ville ; ils n’investirent que sept des quatorze portes, depuis la porte de Preneste jusqu’à la voie Flaminienne, et Vitigès forma six camps, dont chacun était fortifié d’un fossé et d’un rempart. Il établit ensuite, du côté du Tibre qui est vers la Toscane, un septième camp, au milieu du terrain ou du cirque du Vatican ; il voulait avec celui-ci dominer le pont Milvius et le cours du Tibre ; mais il n’approcha qu’avec dévotion de l’église de Saint-Pierre, et tout le temps du siége de Rome, la résidence des saints apôtres fut respectée par un ennemi chrétien. Dans les siècles de victoire, toutes les fois que le sénat de Rome ordonnait la conquête d’un pays éloigné, le consul, pour annoncer la guerre, ouvrait solennellement les portes du temple de Janus[2]. Les hostilités se pas-

  1. Praxitèle excellait dans les Faunes, et celui d’Athènes était son chef-d’œuvre. On en trouve aujourd’hui à Rome plus de trente. Lorsque le fossé de Saint-Ange fut nettoyé, sous Urbain VII, les ouvriers découvrirent le Faune endormi du palais Barberini ; mais cette belle statue avait perdu une jambe, une cuisse et le bras droit. (Winckelman, Hist. de l’Art, t. II, p. 52, 53 ; t. III, p. 265.)
  2. La description que fait Procope du temple de Janus,