Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sailles[1]. On présume bien que dans une pareille occasion, peu de prélats orthodoxes s’absentèrent ; mais leur petit nombre, comparé au nombre deux ou trois fois plus considérable des évêques des anciens conciles, annonce clairement combien étaient déchus et l’Église et l’État. Tandis que Justinien se montrait le défenseur de la foi, il se flattait que son général victorieux étendrait bientôt sa domination sur toute la partie de l’Afrique qui dépendait de l’empire avant l’invasion des Maures et des Vandales. Bélisaire eut ordre d’établir cinq ducs ou commandans à Tripoli, à Leptis, à Cirta, à Césarée et en Sardaigne, et de calculer le nombre de troupes palatines ou soldats de frontières, nécessaires pour la défense de l’Afrique. On jugea que le royaume des Vandales méritait la présence d’un préfet du prétoire ; quatre consulaires et trois présidens administrèrent sous lui les sept provinces soumises à sa juridiction civile. On fixa minutieusement le nombre des officiers inférieurs, comme secrétaires, messagers ou assistans ; on en attribua trois cent quatre-vingt seize au préfet, et cinquante à chacun de ses subdélégués : on régla rigoureusement leurs salaires et leurs gratifications, fixation qui confirma leurs droits sans prévenir les

  1. Dupin (Geogr. sacr. Afric., p. 69, ad Optat. Milev.) observe et déplore cette diminution d’évêques. Dans les temps florissans de l’Église il avait indiqué six cent quatre-vingt-dix évêchés ; mais quelque peu étendus que l’on puisse supposer ces diocèses, vraisemblablement ils n’ont jamais existé simultanément.