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en face de Gibraltar, sur la côte d’Afrique. Justinien embellit et fortifia dans la suite ce poste éloigné, flatté à ce qu’il paraît de la vaine gloire d’étendre son empire jusqu’aux colonnes d’Hercule. Ce fut au moment où il se disposait à publier les Pandectes des lois romaines qu’il apprit la nouvelle des succès de Bélisaire ; soit dévotion, soit jalousie, il glorifia la Providence et n’avoua que par son silence le mérite de son heureux général[1]. Empressé d’abolir la tyrannie spirituelle et temporelle des Vandales, il s’occupa sans délai de relever entièrement l’Église catholique ; il rétablit et augmenta libéralement la juridiction, les richesses et les immunités, qui forment peut-être la partie la plus essentielle de la communion épiscopale ; il supprima le culte des ariens, proscrivit les assemblées des donatistes[2] ; et le synode de Carthage, composé de deux cent dix-sept évêques, applaudit à la justice de ces saintes repré-

    les Portugais, offrait, sous la domination plus prospère des Arabes, beaucoup de noblesse et un grand nombre de palais, une agriculture et des manufactures florissantes. L’Afrique de Marmol, t. II, p. 236.

  1. Voyez les deuxième et troisième préambules au Digeste ou aux Pandectes, publiés A. D. 533, 16 décembre. Justinien ou plutôt Bélisaire avait de justes titres au surnom de Vandalicus et d’Africanus ; celui de Gothicus était prématuré, et celui de Francicus faux et insultant pour une grande nation.
  2. Voyez les actes originaux dans Baronius, A. D. 535, nos 21-54. L’empereur s’applaudit de sa clémence envers les hérétiques, cum sufficiat eis vivere.