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Clovis maître d’attaquer Lyon et Vienne, et s’enfuit jusqu’à Avignon, éloigné d’environ deux cent cinquante milles du champ de bataille. Un long siége et une négociation habilement conduite, firent sentir au roi des Francs le danger et la difficulté de cette entreprise. Il imposa un tribut au prince bourguignon, l’obligea de pardonner à son frère, et de récompenser sa perfidie ; et retourna glorieusement dans ses états avec les dépouilles et les captifs des provinces méridionales. Son triomphe fut bientôt troublé par la nouvelle que Gondebaut, oubliant ses nouveaux engagemens, avait assiégé, surpris et massacré son frère, l’infortuné Godégésil, dans la ville de Vienne, où il était resté avec une garnison de cinq mille Francs[1]. Un pareil affront aurait enflammé la colère du souverain le plus pacifique ; cependant le conquérant des Gaules dissimula cette injure, remit le tribut, et accepta l’alliance et le

    se livre à son génie, ou copie quelque écrivain plus éloquent dans la description qu’il fait de Dijon, château qui méritait déjà le nom de cité. Il dépendit des évêques de Langres jusqu’au douzième siècle, et devint ensuite la capitale des ducs de Bourgogne. Longuerue, Descript. de la France, part. I, p. 280.

  1. L’abréviateur de saint Grégoire de Tours (t. II, p. 401) a suppléé à son auteur en fixant le nombre des Francs ; mais il suppose légèrement que Gondebaut les tailla en pièces. Le prudent Bourguignon épargna les soldats de Clovis, et les envoya captifs au roi des Visigoths, qui leur donna un établissement dans le territoire de Toulouse.