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chevaux et de chars, les combats d’athlètes et de bêtes sauvages, les concerts et les pantomimes du théâtre ; il eut soin de substituer de petites pièces d’argent aux médailles d’or, qui, répandues jusque alors avec profusion au milieu de la populace, avaient toujours excité le tumulte et l’ivrognerie. Malgré ces précautions et l’exemple de l’empereur, la succession des consuls finit la seizième année du règne de Justinien, dont le caractère despotique dut voir avec plaisir la paisible extinction d’un titre qui avertissait les Romains de leur ancienne liberté[1]. Mais le souvenir du consulat annuel vivait toujours dans l’esprit des peuples ; ils se flattaient de le voir promptement rétabli ; ils applaudirent à la condescendance populaire de plusieurs princes qui prirent successivement le nom de consul la première année de leur règne ; et ce ne fut que trois siècles après la mort de Justinien que ce simulacre de dignité, supprimé par l’usage, put être aboli par la loi[2]. On abandonna

    de Constantinople le 5 juillet, et adressés à Strategius, trésorier de l’empire.

  1. Procope, in Anecdot., c. 26 ; Aleman., p. 106. Selon les calculs de Marcellin, de Victor, de Marius, etc., l’histoire secrète fut composée la dix-huitième année après le consulat de Basilius ; et le consulat paraissait à Procope définitivement aboli.
  2. Il le fut par Léon-le-Philosophe (Novell. 94, A. D. 896-911). Voyez Pagi (Dissert. Hypat., p. 325-362) ; et Ducange (Gloss. græc., p. 1635, 1636). Le titre même de consul était avili : Consulatus codicilli… vilascunt, dit l’empereur lui-même.