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trouvent de toutes parts des ennemis à combattre. Retourne avec tes peuples à la loi de Dieu, et il te donnera la paix et la tranquillité. » Le roi de Bourgogne n’étant point dispose à accepter cette condition, que les catholiques considéraient comme essentielle au traité, prolongea et enfin congédia l’assemblée ecclésiastique après avoir reproché à ses évêques que Clovis, leur ami et leur prosélyte, avait tâché secrètement de faire révolter son frère[1].

Victoire de Clovis. A. D. 500.

La fidélité de son frère était déjà séduite, et l’obéissance que Godégésil fit paraître en joignant l’étendard royal avec les troupes de Genève, contribua au succès de la conspiration. Tandis que les Francs et les Bourguignons combattaient avec une valeur égale, sa désertion décida l’événement de la journée ; et comme Gondebaut était faiblement soutenu par les Gaulois peu affectionnés, il céda la victoire à Clovis, et se retira précipitamment du champ de la bataille qui semble s’être donnée entre Langres et Dijon. Cette dernière forteresse ne lui parut point assez sûre, quoique environnée de deux rivières, d’un mur quadrangulaire de trente pieds de hauteur, et de quinze pieds d’épaisseur, fermé par quatre portes, et garni de trente-trois tours[2]. Gondebaut laissa

  1. Voyez l’original de la Conférence, t. IV, p. 99-102. Avitus, le principal acteur, et probablement le secrétaire de l’assemblée, était évêque de Vienne. On peut trouver quelques détails sur sa personne et sur ses ouvrages dans Dupin, Biblioth. ecclés., t. V, p. 5-10.
  2. Saint Grégoire de Tours (l. III, c. 19, t. II, p. 197)