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taire de leurs ennemis, furent surpris deux fois dans une position qui rendit leur valeur inutile et leur fuite impossible. Les Huns renvoyèrent le grand roi, après l’avoir contraint d’adorer la majesté d’un prince barbare ; et la subtilité des mages, qui conseillèrent à Perozes de diriger son intention vers le soleil levant, diminua peu la honte de cette humiliation. Le successeur de Cyrus, entraîné par la colère, oublia le danger et la reconnaissance ; et ayant renouvelé l’attaque avec fureur, il y perdit la vie et son armée[1]. La mort de Perozes livra la Perse à ses ennemis étrangers et domestiques, et douze années de troubles s’écoulèrent avant que Cabades ou Kobad, son fils, pût former des projets d’ambition ou de vengeance. L’inhumaine parcimonie d’Anastase fut le motif ou le prétexte d’une guerre contre les Romains[2]. [Guerre de Perse. A. D. 502-505.]Les Huns et les Arabes marchèrent sous l’étendard de la Perse ; les fortifications des villes de l’Arménie et de la Mésopotamie étaient alors ou non achevées ou tombaient

  1. Voyez la mort de Phirouz ou Perozes et ses suites, dans Procope (Persic., l. I, c. 3-6), qu’on peut comparer avec les Fragmens de l’histoire orientale (d’Herbelot, Biblioth. orient., p. 351 et Texeira, Hist. de Perse, traduite ou abrégée par Stevens, l. I, c. 32, p. 132-138) ; Assemannus (Biblioth. orient., t. III, p. 396-427) fixe très bien la Chronologie.
  2. Les détails de la guerre de Perse sous les règnes d’Anastase et de Justin, sont épars dans Procope (Persic., l. I, c. 7, 8, 9) ; dans Théophane (in Chronograph., p. 124-127) ; dans Évagrius (l. III, c. 37) ; dans Marcellin (in Chron., p. 47) ; et dans Josué Stylite (ap. Assem., t. I, p. 272-281).