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la partie de l’empire qui donnait le plus de facilité à l’ennemi.

Mort de Perozes, roi de Perse. A. D. 488.

Une trêve qui dura plus de quatre-vingts ans avait suspendu l’inimitié des deux nations, ou du moins les effets de cette inimitié. Un ambassadeur de Zénon accompagna le téméraire et infortuné Perozes dans son expédition contre les Nephtalites ou les Huns blancs, qui avaient étendu leurs conquêtes de la mer Caspienne au centre de l’Inde, dont le roi s’asseyait sur un trône enrichi d’émeraudes[1], et dont la cavalerie était soutenue par une ligne de deux mille éléphans[2]. Les Persans, par un stratagème mili-

  1. Ces émeraudes avaient été vendues par les marchands d’Adulis, qui faisaient le commerce de l’Inde. (Cosmas, Topograph. Christ., l. XI, p. 339). Dans l’évaluation des pierres précieuses l’émeraude de Scythie était la première, celle de la Bactriane la seconde, et celle d’Éthiopie la troisième. (Hill’s Theophrastus, p. 61, etc., 92.) On ne peut dire précisément où se trouvent les mines d’émeraudes, ni comment la nature les produit ; et il n’est pas sûr que nous possédions aucune des douze espèces que connaissaient les anciens. (Goguet, Origine des Lois, etc., part. II, l. II, c. 2, art. 3.) Les Huns acquirent, ou du moins Perozes perdit la plus belle perle du monde, sur laquelle Procope raconte une histoire ridicule.
  2. Les Indo-Scythes régnèrent depuis le temps d’Auguste (Dionys., Perieget. 1088, avec le Commentaire d’Eustathe, dans Hudson, Géogr. minor., t. IV) jusqu’à celui de Justin l’aîné. (Cosmas, Topogr. Christ., l. XI, p. 338, 339.) Voyez sur leur origine et leurs conquêtes, d’Anville, sur l’Inde, p. 18, 45, 69, 85, 89.) Ils possédaient au deuxième siècle Larice ou Guzerate.