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dustrieux ne pouvait tirer parti que de quelques vallées, et la chair et le lait des troupeaux y fournissaient à quelques tribus de pasteurs une misérable subsistance. Les Chalybes, dont le nom et le caractère indiquent la qualité ferrugineuse du sol qu’ils habitaient, sous les noms divers[1] de Chaldéens et de Zaniens, s’étaient maintenus depuis le temps de Cyrus dans un état perpétuel de guerre et de brigandage. À l’époque du règne de Justinien, ils reconnurent le dieu et l’empereur des Romains ; et, pour contenir l’ambition du monarque de Perse[2], on bâtit sept forteresses dans les parties de cette contrée les plus accessibles. Les montagnes des Chalybes renferment la principale source de l’Euphrate, qui semble couler vers l’Occident et l’Euxin ; le fleuve, tournant au sud-ouest, se rend sous les murs de

    tième degré de latitude ; mais on sait qu’en Suisse quelques heures de marche portent le voyageur du climat de Languedoc à celui de la Norwége ; et on a établi en principe général, que sous la ligne une élévation de deux mille quatre cents toises équivaut au froid du cercle polaire. Ramond, Observations sur le Voyage de Coxe dans la Suisse, t. II, p. 104.

  1. L’identité ou la proximité des Chalybes et des Chaldéens est indiquée dans Strab. (l. XII, p. 825, 826) ; dans Cellarius (Géogr. antiq., t. II, p. 202-204) ; dans Fréret (Mém. de l’Acad. des inscript., tom. IV, p. 594). Xénophon suppose dans son roman (Cyroped., l. III) que c’étaient les Barbares qu’il avait combattus lors de sa fameuse retraite. (Retraite des dix mille, l. IV.)
  2. Procope, Persic., l. I, c. 15 ; De ædific., l. III, c. 6.