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quirent la France par leur valeur, par leur politique, et par une utile conversion[1].

Guerre des Bourguignons. A. D. 499.

Le royaume de Bourgogne, borné par la Saône et le Rhône, s’étendait depuis la forêt des Vosges jusqu’aux Alpes et à la mer de Marseille[2]. Gundobald ou Gondebaut occupait le trône ; ce prince guerrier et ambitieux s’en était frayé le chemin par le meurtre de deux de ses frères, dont l’un était le père de Clotilde[3]. Godégésil, le plus jeune, vivait

  1. Cette digression de Procope (De bell. Gothic., l. I, c. 12, t. II, p. 29-36) éclaircit l’origine de la monarchie française ; cependant je dois observer, 1o. que l’historien, grec montre une ignorance inexcusable de la géographie de l’Occident ; 2o. que ces traités et ces priviléges, dont il devrait rester quelques traces, ne se trouvent ni dans saint Grégoire de Tours, ni dans les lois saliques, etc.
  2. Regnum circa Rhodanum aut Ararim cum provinciâ Massiliensi retinebant. (Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 32 ; t. II, p. 178.) La province de Marseille, jusqu’à la Durance, fut cédée par la suite aux Ostrogoths ; et la signature de vingt-cinq évêques est supposée représenter le royaume de Bourgogne, A. D. 519. (Concil. Epaon., t. IV, p. 104, 105.) Cependant j’en voudrais excepter Vindonisse. L’évêque, qui vivait sous le gouvernement d’Allemands païens, devait naturellement se rendre aux synodes des royaumes chrétiens et voisins. Mascou, dans ses quatre premières notes, a expliqué plusieurs circonstances relatives au royaume de Bourgogne.
  3. Mascou (Hist. des Germains, XI, 10), qui se méfie avec raison de Grégoire de Tours, produit un passage d’Avitus (epist. 5) pour prouver que Gondebaut affectait de déplorer l’événement tragique que ses sujets feignaient d’approuver.