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encore les trophées d’un conquérant grec. En longeant la côte d’Afrique pour chercher de l’or, des émeraudes et des aromates, ils s’avancèrent jusqu’à l’équateur ; mais ils eurent la sagesse d’éviter la concurrence inégale que leur proposait Justinien ; ils sentirent que les Persans, plus voisins des marchés de l’Inde, avaient trop d’avantages ; et l’empereur supportait patiemment cette contrariété, lorsqu’un événement inattendu vint combler ses vœux. On avait prêché l’Évangile aux Indiens ; un évêque gouvernait déjà sur la côte de Malabar les chrétiens de saint Thomas ; on trouvait une église à Ceylan, et les missionnaires suivaient les pas du commerce jusqu’à l’extrémité de l’Asie[1]. Deux moines persans avaient fait un long séjour à la Chine, peut-être à Nankin, résidence d’un monarque livré aux superstitions étrangères, et qui recevait alors une ambassade de l’île de Ceylan. Au milieu de leurs pieux travaux, ils examinèrent d’un œil curieux le vêtement ordinaire des Chinois, les manufactures de soie et les myriades de vers à soie, dont l’éducation, soit sur les arbres, soit dans les maisons, avait été confiée

    des détails intéressans sur le port et l’inscription d’Adulis (Topograph. Christ., l. II, p. 138, 140-143) et sur le commerce des Axumites le long de la côte de Barbarie ou de Zingi, p. 138, 139, et jusqu’à la Taprobane, l. XI, page 329.

  1. Voy. sur les missions chrétiennes de l’Inde, Cosmas (l. III, p. 178, 179 ; l. XI, p. 337) ; consultez aussi Assem. (Bibl. orient., t. IV, p. 413-548.)