Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.

commerçantes nommées dans la géographie de Ptolémée, font assez connaître que les mines seules ne composaient pas la richesse des peuples de l’Orient. La distance directe entre Sumatra et Ceylan est d’environ trois cents lieues. Les navigateurs chinois et indiens suivaient le vol des oiseaux et les vents périodiques ; ils traversaient l’Océan sans danger sur des bâtimens carrés, dont les bordages étaient réunis, non pas avec du fer, mais avec de la grosse filasse de coco. Deux princes ennemis partageaient l’empire de Ceylan, qui a porté le nom de Serendib ou de Taprobane : l’un possédait les montagnes, les éléphans et les brillantes escarboucles ; l’autre jouissait des richesses plus solides de l’industrie domestique, du commerce étranger, et du havre très-étendu de Trinquemale, d’où partaient les flottes de l’Orient, et où abordaient celles de l’Occident. Les Indiens et les Chinois qui faisaient le commerce de la soie, et qui avaient recueilli dans leurs voyages l’aloës, les clous de gérofle, la muscade et les bois de sandal, entretenaient dans cette île, située à une égale

    p. 161-198) a mis en lumière les connaissances ou plutôt l’ignorance de Strabon, Pline, Ptolémée, Arrien, Marcien, etc., sur les pays situés à l’est du cap Comorin. Le commerce et les conquêtes des Européens ont enrichi la géographie de l’Inde ; et les excellentes cartes et les très-bons mémoires du major Rennell, ont jeté beaucoup de jour sur cette partie du monde. S’il étend ses recherches, et s’il continue à porter dans ses travaux la même critique et la même sagacité, il remplacera et même il surpassera le premier des géographes modernes.