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ses réflexions, trop nombreuses, surtout dans les harangues, offrent une riche moisson de connaissances en politique ; et l’historien, excité par la noble ambition de charmer et d’instruire la postérité, semble dédaigner les préjugés du peuple et la flatterie des cours. Les contemporains de Procope lurent ses écrits[1], et leur donnèrent des éloges[2]. Il les déposa respectueusement au pied du trône ; mais l’orgueil de l’empereur dut être blessé, d’y voir louer

  1. La destinée littéraire de Procope a été assez malheureuse : 1oLéonard d’Arezzo déroba et publia sous son nom les livres De bello gothico. Fulginii, 1470. Venet. 1471, apud. Janson. Maittaire, Annal. typograp., t. I, edit. poster, p. 290, 304, 279, 299. Voy. Vossius (De Hist. nat., l. III, c. 5), et la faible défense du Gionarle dei letterati de Venise, t. XIX, p. 207. 2o. Ses ouvrages ont été mutilés par les premiers traducteurs latins, Christopher Personna (Giornale, tom. XIX, p. 340-348) et Raphaël de Volaterra (Huet, De Claris interpretibus, p. 166), qui ne consultèrent pas même les manuscrits de la Bibliothéque du Vatican, dont ils étaient gardiens. (Aleman., in Præfat. Anecdot.) 3o. Le texte grec n’a été imprimé qu’en 1607 par Hœschel d’Augbourg. (Dictionnaire de Bayle, t. II, p. 782.) 4o. L’édition appelée de Paris, et mal exécutée, a été faite en 1663, par Claude Maltret, jésuite de Toulouse, qui se trouvait éloigné des presses du Louvre et du manuscrit du Vatican, dont il tira néanmoins quelques passages. Les Commentaires qu’il avait promis n’ont jamais paru. L’Agathias de Leyde (1594) a été réimprimé par l’éditeur de Paris avec la version latine de Bonaventure Vulcanius, savant interprète ; Huet, p. 176.
  2. Agathias, in Præfat. (p. 7, 8 ; l. IV, p. 137) ; Evagrius (l. IV, c. 12) ; (Voyez aussi Photius, Cod. 63, p. 65.)