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On exploitait les mines de fer de la Dalmatie, et une mine d’or au pays des Brutiens : les marais Pontins et ceux de Spolette furent desséchés par des entrepreneurs particuliers, dont les profits éloignés dépendaient de la continuation de la prospérité publique[1]. Lorsque l’année était mauvaise, Théodoric avait soin de former des magasins de blé, d’en fixer le prix, et d’en défendre l’exportation ; et cette précaution, quoiqu’en elle-même d’un effet bien incertain, attestait du moins les intentions bienveillantes du gouvernement : mais telle était l’abondance qui, dans une terre fertile, devenait la récompense d’un peuple industrieux, qu’un gallon (une pinte) de vin se vendait quelquefois, en Italie, au-dessous de trois farthings (trois liards), et un quarter de froment environ cinq schellings et six sous d’Angleterre[2]. Un pays qui possédait des articles de

  1. On peut suivre distinctement le système d’économie politique de Théodoric (Anonym. Valois, p. 721, et Cassiodore, in Chron.) touchant les mines de fer (Var., III, 23), touchant les mines d’or (IX, 3) ; sur les marais Pontins (II, 32, 33) ; touchant le régime de Spolette (II, 21) ; touchant les grains (I, 34 ; X, 27, 28 ; XI, 11, 12) ; touchant le commerce (VI, 7 ; VII, 9-23) ; touchant la foire de Leucothoë ou Saint-Cyprien en Lucanie (VIII, 33) ; touchant les vivres (XII, 4) ; touchant le cursus ou la poste publique (I, 29 ; II, 31 ; IV, 47 ; V, 5 ; VI, 6 ; VII, 33) ; touchant la voie Flaminienne (XII, 18).
  2. LX modii tritici in solidum ipsius tempore fuerunt, et vinum XXX amphoras in solidum. Fragment. Valois. On a donné dans les magasins publics jusqu’à quinze ou vingt-