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Ses guerres défensives.

La vie de Théodoric nous offre le rare et vertueux exemple d’un Barbare qui renonça aux exploits guerriers au milieu de l’orgueil de la victoire et dans la vigueur de l’âge. Un règne de trente-trois ans fut consacré aux devoirs du gouvernement civil ; et si, durant cet intervalle, il eut quelquefois des hostilités à soutenir, l’habileté de ses lieutenans, la discipline de ses troupes, les armes de ses alliés, et même la terreur qu’inspirait son nom, les terminèrent bientôt. Il soumit à un gouvernement ferme et régulier les contrées peu utiles de la Rhétie, de la Norique, de la Dalmatie et de la Pannonie, depuis la source du Danube et le territoire des Bavarois[1], jusqu’au petit royaume établi par les Gépides sur les ruines de Sirmium. Sa prudence ne lui permettait pas de confier le boulevard de l’Italie à des voisins si faibles et si turbulens ; et sa justice avait droit de réclamer, comme une partie de son royaume, ou comme l’héritage de son père, les terres qu’ils opprimaient. La grandeur d’un sujet que ses succès faisaient taxer de

    domine chez les Samoièdes, dans le Groënland et la Laponie. (Hist. des voyages, t. XVIII, p. 508, 509 ; t. XIX, p. 105, 106, 527, 528). Grotius dit : Samojutæ cœlum atque astra adorant, numina haud aliis iniquiora ; (de rebus Belgicis, l. IV, p. 338, édit. in-fol.) ; idée que Tacite lui-même ne désavouerait pas.

  1. Voyez l’Histoire des peuples anciens, etc., t. IX, p. 255, 273, 396-501. Le comte du Buat était ministre du roi de France à la cour de Bavière. Une noble curiosité dirigea ses recherches vers les antiquités de l’Allemagne, et cette curiosité a été le germe de douze volumes estimables.