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s’annoncèrent d’une manière favorable. On envoya un officier de confiance avec un faible corps de troupes, pour assurer l’obéissance de l’Afrique. Presque toute l’Italie céda à la terreur qu’inspiraient les armes des Barbares ; la ville de Bologne se défendit avec opiniâtreté et avec succès ; mais le peuple de Milan, irrité peut-être de l’absence d’Honorius, accepta avec acclamations le choix du sénat. À la tête d’une armée formidable, Alaric conduisit son captif couronné presque jusqu’aux portes de Ravenne ; et une ambassade des principaux ministres, de Jovius, préfet du prétoire, de Valens, maître de la cavalerie et de l’infanterie, du questeur Potamius et de Julien, le premier des notaires, se rendit au camp des Goths. Ils offrirent, au nom de leur souverain, de reconnaître pour légitime l’élection de son compétiteur, et de partager entre les deux empereurs, les provinces de l’Italie et de l’Occident. Leurs propositions furent rejetées avec mépris ; et Attale, affectant une clémence plus insultante que le refus, daigna promettre que si Honorius avait la sagesse de renoncer volontairement à la pourpre, il lui permettrait de passer tranquillement le reste de sa vie dans quelque île éloignée[1]. La situation du fils

    relativement au baptême arien d’Attale, et celui de Philostorgius relativement à son éducation païenne. La joie visible de Zosime et le mécontentement qu’il impute à la famille Anicienne, ne font pas présumer favorablement du christianisme du nouvel empereur.

  1. Il porta l’insolence jusqu’à déclarer qu’il ferait mu-