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siblement devenu une ville épiscopale[1], où l’on déposait les grains de l’Afrique dans de vastes greniers pour l’usage de la capitale. Dès qu’Alaric se fut rendu maître de cette place importante, il somma les Romains de se rendre à discrétion, en leur déclarant que sur leur refus, ou même sur leur délai, il ferait détruire à l’instant les magasins d’où dépendait la subsistance de leur ville. L’orgueil du sénat fut contraint de céder aux clameurs du peuple et à la terreur de la famine. Il consentit à placer un nouvel empereur sur le trône du méprisable Honorius, et le suffrage du victorieux Alaric donna la pourpre à Attale, préfet de la ville. Ce monarque reconnaissant nomma son protecteur maître général des armées de l’Occident. Adolphe, avec le rang de comte des domestiques, obtint la garde de la personne du nouvel empereur ; et les deux nations

    présent de l’Agro Romano, en six feuilles, par Cingolani, qui contient cent treize mille huit cent dix-neuf rubbia, environ cinq cent soixante-dix mille acres ; et la grande carte topographique d’Ameti, en huit feuilles.

  1. Dès le troisième siècle (Lardner, Crédibilité de l’Évangile, part. 2., vol. III, p. 89-92), ou du moins dès le quatrième (Carol à sancto Paulo, Notit. eccles., p. 47), le port de Rome était devenu une ville épiscopale, qui a été démolie, à ce qu’il paraît, dans le neuvième siècle, par le pape Grégoire IV, au temps des incursions des Arabes. Elle se trouve aujourd’hui réduite à une auberge, une église, et une maison ou palais de l’évêque, qui est un des six cardinaux de l’Église romaine. Voyez Eschinard, Descrizione di Roma et dell’ Agro Romano, p. 328.