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est fortement soupçonnée d’avoir composé le fameux symbole qui explique si clairement les mystères de la trinité et de l’incarnation ; ils osèrent même falsifier les saintes Écritures. Le texte mémorable par lequel est affirmée l’unité des trois qui rendent témoignage dans le ciel[1], a été condamné par le silence universel des pères orthodoxes, des anciennes traductions et des manuscrits authentiques[2]. Les évêques catholiques qu’Hunneric appela à la conférence de Carthage furent les premiers qui le citè-

    séquent dans les provinces de l’Occident. Gennadius, patriarche de Constantinople, fut si scandalisé de cette extraordinaire composition, qu’il prononça hardiment que c’était l’ouvrage d’un homme ivre. (Pétau, Dogmat. théologica, t. II, l. VII, c. 8, p. 687.)

  1. Saint Jean, V, 7. Voyez Simon, Hist. crit. du Nouveau Testament, part. I, c. 18, p. 203-218, et part. II, c. 9, p. 99-121, et la savante préface avec les notes du docteur Mill et de Wetstein, à leurs éditions du Testament grec. En 1689, Simon-le-Catholique s’efforçait d’être libre ; en 1707, Mill, protestant, chercha à se rendre esclave ; en 1751, Wetstein l’Arminien profita de la liberté de sa secte et de son siècle.
  2. De tous les manuscrits qui existent, il y en a plus de quatre-vingts dont plusieurs ont au moins douze cents ans. Wetstein, ad loc. Les copies orthodoxes du Vatican, des éditeurs complutensiens, de Robert Étienne, sont devenues invisibles, et les deux manuscrits de Dublin et de Berlin ne sont pas dignes de faire une exception. Voyez les Œuvres d’Emlyn, vol. II, p. 227-255, 269-299, et les quatre lettres ingénieuses de M. de Missy, t. VIII et IX du Journal Britann.