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des montagnes de la Mœsie, dans un pays de bois et de pâturages qui fournissaient une nourriture abondante aux troupeaux, et procuraient les moyens d’acheter le blé et le vin des provinces voisines. Ces Barbares se multiplièrent en paix dans l’obscurité et dans la foi de l’Évangile[1].

Les Goths, les Vandales et les Bourguignons embrassent le christianisme. A. D. 400, etc.

Les belliqueux Visigoths, leurs compatriotes, adoptèrent universellement la religion des Romains, avec lesquels ils entretenaient des relations continuelles de guerre, d’alliance ou de conquête. Dans leur marche longue et victorieuse depuis le Danube jusqu’à l’Océan Atlantique, ils convertirent leurs alliés et instruisirent la génération naissante : la dévotion qui régnait dans le camp d’Alaric et à la cour de Toulouse, aurait pu servir d’exemple et de leçon aux palais de Rome et de Constantinople[2]. Vers la même époque tous les Barbares qui s’établirent sur les ruines de l’empire d’Occident, embrassèrent le christianisme ; les Bourguignons dans la Gaule, les Suèves en Espagne, les Vandales en Afrique, les Ostrogoths en Pannonie, et les différentes bandes de mercenaires qui placèrent Odoacre sur le trône

  1. Nous avons l’obligation à Jornandès (De rebus getic.) d’un tableau concis et intéressant de cette tribu des Goths inférieurs. Gothi minores, populus immensus cum suo pontifice ipsoque primate Wulfilâ. Les derniers mots, s’ils ne sont point une répétition inutile, indiquent quelque espèce de juridiction temporelle.
  2. At non ita Gothi non ita Vandali ; malis licet doctoribus instituti, meliores tamen etiam hac parte quàm nostri. Salv., De gubernat. Dei, l. VII, p. 243.