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la mer de Toscane, entre Lérins et Lipari, pour le lieu de leur exil volontaire. La communication, tant par terre que par mer, entre les différentes provinces de l’empire, était aussi continuelle qu’elle était aisée ; et la vie de saint Hilarion est une preuve de la facilité avec laquelle un ermite indigent de la Palestine pouvait traverser l’Égypte, s’embarquer pour la Sicile, fuir dans l’Épire, et s’établir enfin dans l’île de Chypre[1]. Les chrétiens latins embrassèrent les institutions religieuses de Rome. Les pèlerins qui visitèrent Jérusalem, imitèrent avec zèle, dans les climats les plus éloignés, le modèle de la vie monastique. Les disciples de saint Antoine se répandirent au-delà du Tropique dans tout l’empire chrétien d’Éthiopie[2]. Le monastère de Banchor, dans le Flintshire, qui contenait deux mille moines[3], répandit une colonie de missionnaires parmi les Barbares

  1. Lorsque saint Hilarion s’embarqua à Parœtonium pour le cap Pachynus, il offrit pour payement de son passage un livre des Évangiles. Posthumien, moine gaulois, qui avait visité l’Égypte, trouva un vaisseau marchand qui partait d’Alexandrie pour Marseille, et fit le voyage en trente jours. Sulpice-Sévère, Dialogue I, l. Saint Athanase, qui envoyait sa vie de saint Antoine aux moines étrangers, fut obligé de hâter son ouvrage, afin qu’il fût prêt pour le départ des flottes, t. II, p. 451.
  2. Voyez saint Jérôme, t. I, p. 126 ; Assemanni, Bibl. orient., t. IV, p. 92, p. 857-919 ; et Geddes, Histoire de l’Égl. d’Éthiopie, p. 29, 30, 31. Les moines de l’Abyssinie suivent rigoureusement l’institution primitive.
  3. La Britannia de Camden, vol. I, p. 656, 667.