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quels on trouve le nom du respectable Basilius, dont les vertus méritèrent l’amitié, les louanges et la reconnaissance de son client Sidonius[1]. On suivit exactement les lois des empereurs, et l’administration civile de l’Italie continua d’être exercée par un préfet du prétoire et par ses officiers subordonnés. Odoacre imposa aux magistrats romains la tâche odieuse de lever les impositions publiques, et se réserva exclusivement le droit de s’attirer l’affection du peuple par des décharges accordées à propos[2]. Élevé, comme tous les Barbares, dans les principes de l’arianisme, il respecta toujours le caractère épiscopal et monastique ; et le silence des catholiques suffit pour attester la liberté dont Odoacre les laissa jouir. La tranquillité de la ville exigea l’interposition de son préfet Basilius dans le choix d’un pontife romain. La défense faite au clergé d’aliéner ses terres, fut un acte de bienfaisance pour le peuple dont la dévotion se croyait tenue de réparer les pertes de l’Église[3]. Le conquérant de l’Italie la défendit, et

  1. Sidon. Apollin.(l. I, epist. 9, p. 22, édit. Sirmond) a comparé les deux principaux sénateurs de son temps (A. D. 468), Gennadius-Avienus et Cæsina-Basilius. Il donne au premier toute l’apparence, et au second toute la réalité des vertus publiques et domestiques. Un Basilius, probablement son fils, fut consul dans l’année 480.
  2. Saint Épiphane intercéda pour le peuple de Pavie ; le roi accorda d’abord une exemption de cinq ans, et délivra ensuite la ville de la tyrannie du préfet Pelage. Ennod., in vit. S. Epiph., opera Sirmondi, t. I, p. 1670-1672.
  3. Voyez Baronius, Annal. eccles., A. D. 483, nos 10,