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vingt-huit mille livres[1]. 3o. Les usages de l’antiquité faisaient de l’huile un besoin indispensable pour la lampe et pour le bain ; et la taxe annuelle imposée sur l’Afrique au profit de Rome, montait au poids de trois millions de livres, faisant à peu près trois cent mille bouteilles, mesure anglaise. 4oAuguste, en apportant le plus grand soin à approvisionner sa capitale d’une quantité de grains suffisante, s’était borné à cet article de première nécessité ; et lorsque le peuple se plaignait de la cherté et de la rareté du vin, une proclamation de ce grave réformateur rappelait à ses sujets qu’aucun d’eux ne pouvait se plaindre raisonnablement de la soif dans une ville où les aqueducs d’Agrippa distribuaient de tous côtés une si grande quantité d’eau pure et salutaire[2]. Cette sobriété sévère se relâcha insensiblement ; et quoique le dessein qu’avait conçu la libéralité d’Aurélien[3] n’ait pas été exécuté, à ce qu’il paraît, dans toute son étendue, on facilita beaucoup l’usage général du vin. Un magistrat d’un

  1. Voyez Novell. ad calcem., Cod. Theod. D. Valent., l. I, tit. 15. Cette loi fut publiée à Rome, A. D. 452, le 29 du mois de juin.
  2. Suétone, in August., c. 42. La plus forte débauche qu’on ait vu faire à cet empereur de son vin favori de Rhétie, n’excéda jamais un sextarius ou demi-pinte. Id. c. 77. Torrentius, ad loc., et les Tables d’Arbuthnot, p. 86.
  3. Son dessein était de planter des vignes tout le long de la côte d’Étrurie (Vopiscus, in Hist. August., p. 225), les tristes, incultes et malsaines maremme de la Toscane moderne.