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aux sollicitations de ses amis, peut-être aux importunités de sa femme, se précipita inconsidérément dans les dangers d’une guerre civile, et accepta, avec l’approbation secrète de l’empereur Léon, le sceptre de l’Italie qu’un Barbare donnait et reprenait au gré de son caprice. Genseric, maître de la mer, fit débarquer sans obstacle le mari de Placidie à Ravenne ou au port d’Ostie, et le futur empereur se rendit au camp de Ricimer, où il fut reçu comme le monarque de l’Occident[1].

Sac de Rome et mort d’Anthemius. A. D. 472, 11 juillet.

Le patrice, qui avait étendu ses postes depuis l’Anio jusqu’au pont Milvius, était déjà le maître de deux quartiers de Rome, du Janicule et du Vatican, que le Tibre sépare du reste de la ville[2], et l’on

  1. La durée du règne d’Olybrius fixe la date de son arrivée, quoi qu’en puisse dire Pagi. Théophane et la Chronique de Paschal conviennent du consentement de l’empereur Léon. Nous ignorons quels étaient ses motifs, et notre ignorance s’étend jusque sur les faits les plus publics et les plus intéressans de ces temps obscurs.
  2. Des quatorze quartiers dont Rome était composée du temps d’Auguste, d’après la division que ce prince en avait faite, il n’y en avait qu’un sur le côté toscan du Tibre, et c’était le Janicule ; mais, dans le cinquième siècle, le faubourg du Vatican formait une partie considérable de la ville ; et dans la distribution ecclésiastique nouvellement faite par Simplicius, le pape régnant, deux des sept paroisses de Rome dépendirent de l’église de Saint-Pierre. (Voyez Nardini, Roma antica, p. 67.) Je serais forcé de faire une dissertation aussi fastidieuse que longue, si je voulais indiquer les points sur lesquels je suis disposé à m’écarter de la topographie de ce savant romain.