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les défauts du sujet ou de la composition, le flatteur n’en obtint pas moins aussitôt pour récompense la préfecture de Rome. Cette dignité le plaça au nombre des premiers personnages de l’empire, jusqu’au moment où il la quitta sagement pour les titres plus respectables d’évêque et de saint[1].

Les fêtes lupercales.

Les Grecs exaltent la foi et la piété de l’empereur qu’ils donnèrent à l’Occident, et ils ont soin d’observer qu’en quittant Constantinople, Anthemius convertit son palais en un local qu’il consacra à plusieurs fondations pieuses, comme des bains, une église et un hôpital pour les vieillards[2]. Cependant quelques apparences suspectes ternissent la réputation théologique de ce souverain : il avait puisé des maximes de tolérance dans la conversation de Philotée, moine de la secte des Macédoniens ; et les hérétiques de Rome auraient tenu impunément leurs assemblées, si la censure véhémente que le pape Hilaire prononça dans l’église de Saint-Pierre n’eût obligé le monarque d’abjurer une indulgence con-

  1. Sidonius (l. I, epist. 9, p. 23, 24) déclare nettement son motif, son travail et sa récompense. Hic ipse panegyricus, si non judicium, certè eventum, boni operis, accepit. Il passa à l’évêché de Clermont, A. D. 471 (Tillemont, Mém. ecclés., t. VI, p. 750.)
  2. Le palais d’Anthemius était situé sur le bord de la Propontide. Dans le neuvième siècle, Alexis, gendre de l’empereur Théophile, obtint la permission d’acheter le terrain, et finit ses jours dans un monastère qu’il fonda sur ce délicieux rivage. Ducange, Constantinopolis christiana, p. 117-152.