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et de succès durant l’enfance de Théodose. Le petit-fis du préfet sortit, en quelque façon, de la classe des sujets par son mariage avec Euphémie, fille de l’empereur Marcien. Cette alliance illustre, qui aurait pu suppléer au défaut de mérite, hâta l’élévation d’Anthemius aux dignités successives de comte, de maître général, de consul et de patrice, et ses talens ou la fortune lui valurent l’honneur d’une victoire qu’il remporta sur les Huns, près des bords du Danube. Le gendre de Marcien pouvait, sans être accusé d’une ambition extravagante, espérer de devenir son successeur ; mais Anthemius soutint avec un courage modeste la perte de cette espérance ; et son élévation à l’empire d’Occident eut généralement l’approbation du public, qui le jugea digne du trône jusqu’au moment où il y fut placé[1]. [A. D. 467. 12 avril.]L’empereur d’Occident partit de Constantinople, suivi de plusieurs comtes de la première distinction, et d’une garde dont la force et le nombre équivalaient presque à une armée régulière. Il entra dans Rome en triomphe, et le choix de Léon fut confirmé par le sénat, par le peuple et par les Barbares confédérés de l’Italie[2]. Après la cérémonie de son inauguration, Anthemius célébra le mariage de sa fille avec

  1. Sidonius avoue avec assez d’ingénuité que la modération d’Anthemius ajouta un nouveau lustre (210, etc.) aux vertus de ce prince, qui refusa un trône, et n’accepta l’autre qu’avec répugnance (22, etc.).
  2. Le poète célèbre encore l’unanimité de tous les ordres de l’état (15-22), et la Chronique d’Idatius atteste les forces dont sa marche fut accompagnée.