était également difficile de le refuser et de le satisfaire. L’empereur d’Orient, au moyen d’une forte compensation, acheta une paix nécessaire ; Eudoxie et Placidie, sa seconde fille, furent reconduites honorablement à Constantinople, et les Vandales bornèrent leurs ravages aux limites de l’empire d’Occident. Les Italiens, dépourvus d’une marine qui pouvait seule défendre leurs côtes, implorèrent humblement le secours des nations plus heureuses de l’Orient, qui autrefois, en temps de paix comme en temps de guerre, avaient reconnu la suprématie de Rome ; mais la séparation constante des deux empires les avait désunis d’intérêts et d’affections : on objecta le traité récent, et au lieu d’armes et de vaisseaux, les Romains de l’Occident n’obtinrent qu’une médiation froide et inutile. L’orgueilleux Ricimer ne pouvant soutenir plus long-temps le fardeau qu’il s’était imposé, fut enfin forcé d’employer auprès de la cour de Constantinople l’humble langage d’un sujet suppliant ; l’Italie reçut un maître choisi par l’empereur d’Orient, et l’alliance des deux empires fut le prix de cette soumission[1]. L’objet de ce chapitre, ni
- ↑ Le poète est forcé d’avouer l’embarras de Ricimer.
Præterea invictus Ricimer quem publica fata
Respiciunt, proprio solus vix Marte repellit
Piratam per rura vagum…