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le poison ou par la violence, et son caractère connu justifiait leurs soupçons[1].

Guerre navale des Vandales. A. D. 461-467.

Le royaume d’Italie (tel était le nom auquel avait été réduit peu à peu l’empire d’Occident) fut continuellement dévasté sous le règne de Ricimer par les descentes et les incursions des pirates Vandales[2]. Au printemps de chaque année, ils équipaient une

  1. S. Grég. de Tours, l. II, c. 12, dans le t. II, p. 168. Le père Daniel, dont les connaissances historiques sont superficielles et remontent peu aux sources, a fait quelques objections contre l’histoire de Childéric (Hist. de France, t. I, Préface histor., p. 78, etc.) ; mais Dubos y a répondu d’une manière victorieuse (Hist. crit., t. I, p. 460-510) ainsi que deux auteurs qui ont disputé le prix de l’Académie de Soissons (p. 131-177 ; 310-339). Relativement à la durée de l’exil de Childéric, il est indispensable ou de prolonger la vie d’Ægidius au-delà de la date fixée par la Chronique d’Idatius, ou de corriger le texte de saint Grégoire, en lisant quarto anno au lieu d’octavo.
  2. La guerre navale de Genseric se trouve détaillée par Priscus (Excerpt. legat., p. 42) ; Procope (De bell. Vand., l. I, c. 5, p. 189, 190, et c. 22, p. 228) ; Victor Vitensis (De persecut. Vandal., l. I, c. 17) ; Ruinard (p. 467-481), et dans trois panégyriques de Sidonius, dont l’ordre chronologique a été ridiculement transposé dans les éditions de Savaron et de Sirmond. (Avit. carm., VII, 441-451 ; Major. carm., V, 327-350, 385-440 ; Anthem. carm., II, 348-386.) Dans un passage, le poète semble être animé par son sujet, et il exprime une idée forte par une image saillante :

    … Hinc Vandalus hostis
    Urget ; et in nostrum numerosâ classe quotunnis
    Militat excidium ; conversoque ordine Fati
    Torrida caucaseos infert mihi Byrsa furores.