Ricimer règne sous le nom de Sévère. A. D. 461-467.
Ce ne fut pas peut-être sans regret que Ricimer sacrifia son ami à l’intérêt de son ambition ; mais il résolut d’éviter, dans un second choix, de se donner un supérieur dont le mérite et la vertu pussent lui faire ombrage. Le sénat, docile à ses ordres, accorda le titre d’empereur à Libius-Sévère, qui monta sur le trône de l’Occident sans sortir de son obscurité : à peine l’histoire a-t-elle daigné faire connaître sa naissance, son élévation, son caractère ou sa mort. Sévère cessa d’exister dès que sa vie devint incommode à son protecteur[1], et il serait inutile de chercher dans l’intervalle de six années, qui s’écoula depuis la mort de Majorien jusqu’à l’élévation d’Anthemius, quel a pu être l’espace de temps occupé par le règne de ce fantôme d’empereur. Pendant cet intervalle, Ricimer fut seul maître du gouvernement ; et, sans oser prétendre au nom de monarque,
- ↑ Sidon. (Paneg. Anthem., p. 317) l’envoie dans le ciel.
Auxerat Augustus, naturæ lege, Severus,
Divorum numerum…On trouve dans une ancienne liste des empereurs, composée du temps de Justinien, les louanges de la piété de Sévère ; cette même autorité fixe sa résidence à Rome. Sirmond, Not. ad Sidon., p. 111, 112.
d’un souper à Arles, où il fut invité par Majorien peu de temps avant sa mort. Il n’avait point l’intention de louer un empereur qui n’existait plus ; mais une observation accidentelle : Subrisit Augustus, ut erat, auctoritate servatâ, cum se communioni dedisset, joci plenus, prouve plus en faveur de l’empereur que les six cents vers de son vénal panégyrique.