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diplôme de l’empereur, qui l’élevait au rang de maître général de toutes les forces militaires de la Gaule. Dès qu’il eut pris le commandement, les Barbares suspendirent leurs ravages, et quels que soient les moyens qu’il ait employés, les concessions qu’il ait été contraint de faire, il procura du moins aux peuples les douceurs de la paix ; mais le sort de la Gaule dépendait des Visigoths ; et le général romain, plus attaché au bien public qu’à sa propre dignité, ne dédaigna point de se rendre à la cour de Toulouse en qualité d’ambassadeur. Théodoric, roi des Goths, le reçut avec honneur ; mais tandis qu’Avitus posait les fondemens d’une alliance solide avec cette nation puissante, il apprit avec étonnement la mort de Maxime et le pillage de Rome par les Vandales. Un trône vacant, où il pouvait monter sans danger et sans crime, tenta son ambition[1] ;

    vaient les nobles de la Gaule, d’après une visite qu’il fit à un de ses amis dans les environs de Nîmes. La matinée se passait à la paume, sphæristerium, ou dans leur bibliothèque, qui était garnie d’auteurs latins, profanes et sacrés, les premiers à l’usage des hommes, et les autres pour les femmes. On se mettait deux fois à table, à dîner et à souper, et les repas consistaient en viandes chaudes, rôties et bouillies et en vins. Dans l’intervalle, entre les deux repas, on dormait, on se promenait à cheval ou l’on prenait des bains chauds.

  1. Trois mots d’un historien véridique, Romanum ambisset imperium (saint Grég. de Tours, l. II, c. 11, t. II, p. 168), anéantissent soixante vers du Panégyrique (505-575) qui décrit les efforts de Théodoric et des Gaulois pour vaincre la modeste répugnance d’Avitus.