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ces îles, à peine habitées, demeurèrent sans culture et presque sans nom[1] : mais les mœurs des Vénitiens fugitifs, leurs arts et leur gouvernement pri-

    depuis Gradus jusqu’à Clodia ou Chioggia, sont exactement décrites dans la Dissertation géographique De Italiâ medii Ævi, p. 151-155.

  1. « Le savant comte Figliasi a prouvé dans des Mémoires sur les Vénètes (Memorie de’ Veneti primi e secondi del conte Figliasi, t. VI, Venezia, 1796), que dès les temps les plus reculés cette nation, qui occupait le pays qu’on a nommé depuis états vénitiens de terre-ferme, habitait également les îles répandues sur ces côtes, et que de là étaient venus les noms de Venetia prima et secunda, dont le premier s’appliquait au continent, et le second aux îles et aux lagunes. Dès le temps des Pélasges et des Étrusques, les premiers Vénètes habitant une contrée fertile et délicieuse, s’étaient voués à l’agriculture ; les seconds, placés au milieu des canaux, à l’embouchure des fleuves, et à portée des îles de la Grèce, comme des campagnes fécondes de l’Italie, s’étaient adonnés à la navigation et au commerce. Les uns et les autres se soumirent aux Romains peu avant la seconde guerre punique ; ce ne fut cependant qu’après la victoire remportée par Marius sur les Cimbres, qu’on réduisit leur pays en province romaine. Sous le règne des empereurs, la première Vénétie mérita plus d’une fois, par ses malheurs, une place dans l’Histoire… Mais la province maritime était occupée de la pêche, des salines et du commerce. Les Romains ont regardé les peuples qui l’habitaient comme au-dessous de la dignité de l’Histoire, et les ont laissés dans l’obscurité. » Ils y demeurèrent jusqu’à l’époque où leurs îles offrirent une retraite à leurs compatriotes ruinés et fugitifs. (Hist. des républ. ital. du moyen âge, par Simonde-Sismondi, t. I, p. 313.) (Note de l’Éditeur.)