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toile le roi de Scythie sur son trône[1], et les empereurs romains s’en approchant d’un air humble, pour vider à ses pieds des sacs d’or, symbole du tribut auquel ils s’étaient assujettis[2]. Les spectateurs reconnurent sans doute la vérité de cette nouvelle représentation, et se rappelèrent peut-être, dans cette singulière occasion, la dispute de l’homme et du lion.[3]

Fondation de la république de Venise.

L’orgueil féroce d’Attila s’est peint dans ce mot digne de lui, que l’herbe ne croissait jamais où son cheval avait passé. Cependant ce destructeur sauvage donna involontairement naissance à une république, qui ranima en Europe, dans le siècle de la féodalité,

  1. Cette anecdote se trouve dans deux différens articles μεδιολανον et κορυκος des mélanges de Suidas.
  2. Leo respondit : humanâ hoc pictum manâ ;
    Videres hominem dejectum, si pingere
    Leones scirent.

        Appendix ad Phædrum, Fab. 25.

    Dans Phèdre, le lion en appelle assez gauchement du tableau aux amphithéâtres, et j’ai observé avec plaisir que le goût naturel de La Fontaine lui a fait rejeter cette mauvaise conclusion.

  3. Paul Diacre (De gest. Langobard., l. II, c. 4, p. 784) donne la description des provinces de l’Italie environ vers la fin du huitième siècle. Venetia non solùm in paucis insulis quas nune Venetias dicimus, constat ; sed ejus terminus à Pannoniæ finibus usque Adduam fluvium protelatur. L’histoire de cette province jusqu’au siècle de Charlemagne, forme la première et la plus intéressante partie de Verona illustratti (p. 1-388), dans laquelle le marquis Scipion Maffei s’est montré également capable des plus grandes vues et des recherches les plus détaillées.