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fatale, si l’artificieux Vandale n’avait pas réussi à se procurer le secours formidable des Huns. Ses présens et ses instances enflammèrent l’ambition d’Attila, et l’invasion de la Gaule arrêta l’entreprise d’Ætius et de Théodoric[1].

Les Francs dans la Gaule sous les rois de la race méroving. A. D. 420-451.

Les Francs, dont la monarchie était encore renfermée dans les environs du Bas-Rhin, avaient sagement accordé à la noble famille des Mérovingiens le droit exclusif de succéder à la couronne[2]. On élevait ces princes sur un bouclier, symbole du commandement militaire[3], et leurs longs cheveux

  1. Nos autorités pour le règne de Théodoric Ier, sont Jornandès, De bell. getic., c. 34-36 ; les Chroniq. d’Idatius et des deux Prosper, insérées dans les historiens de France, t. I, p. 612-640 ; et en outre Salvien, De gubernatione Dei, l. VII, p. 243, 244, 245 ; et le Panégyrique d’Avitus par Sidonius.
  2. Reges crinitos se creavisse de primâ, et, ut ita dicam, nobiliori suorum familiâ. Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 9, p. 166, du second volume des historiens de France. Saint Grégoire ne fait pas mention du nom Mérovingien ; mais jusqu’au commencement du septième siècle ce nom paraît avoir été la dénomination distinctive de la famille royale et même des monarques français. Un critique ingénieux a fait descendre les Mérovingiens du grand Maroboduus ; et il a prouvé avec évidence que ce prince, qui donna son nom à la première race, était plus ancien que le père de Childéric. Voy. les Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XX, p. 52-90 ; t. XXX, p. 557-587.
  3. Cet ancien usage des Germains, dont on peut suivre la trace depuis Tacite jusqu’à Grégoire de Tours, fut enfin adopté par les empereurs de Constantinople. D’après