Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.

confins de l’Illyrie[1], s’était distinguée par l’esprit martial de sa jeunesse, par l’habileté des chefs qu’elle avait choisis, et par leurs brillans exploits contre l’innombrable armée des Barbares. Au lieu d’attendre timidement leur approche, les Azimontins firent de fréquentes sorties, attaquèrent les Huns, qui se retirèrent insensiblement de ce dangereux voisinage ; ils leur enlevèrent une partie de leurs dépouilles et de leurs captifs, et recrutèrent leurs forces militaires par l’association des fugitifs et des déserteurs. Après la conclusion du traité, Attila menaça l’empire d’une nouvelle guerre si l’on n’obligeait pas les Azimontins à remplir les conditions acceptées par leurs souverains. Les ministres de Théodose avouèrent, avec une humble franchise, qu’ils ne pouvaient plus prétendre à aucune autorité sur des hommes qui étaient si glorieusement rentrés dans les droits de leur indépendance naturelle ; et le roi des Huns consentit à négocier un échange avec les citoyens d’Azimus. Ils demandèrent la restitution de quelques pâtres qui s’étaient laissé surprendre avec leurs troupeaux. La

  1. Priscus, pages 35, 36. Parmi les cent quatre-vingt-deux châteaux ou forteresses de la Thrace cités par Procope (De ædificiis, l. IV, c. 11, t. II, p. 92, édit. Paris), il y en a un qu’il nomme Esimontou, dont la position est vaguement fixée dans le voisinage d’Anchilus et de la mer Noire. Le nom et les murs d’Azimuntium pouvaient encore subsister du temps de Justinien ; mais la défiance des princes romains avait soigneusement extirpé la race de ses courageux défenseurs.