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n’étaient pas toujours situés en Italie ; ils s’étendaient au-delà de la mer Ionienne et de la mer Égée, dans les provinces les plus reculées de l’empire. La ville de Nicopolis, fondée par Auguste comme un monument durable de la victoire d’Actium, appartenait à la dévote Paula[1] ; et Sénèque observe que les rivières qui avaient séparé des nations ennemies se trouvaient maintenant traverser les propriétés d’un simple particulier[2]. Une partie des Romains, selon leur goût ou leur situation, faisaient cultiver leurs terres par des esclaves, et d’autres les donnaient à bail à un fermier. Les écrivains économiques de l’antiquité recommandent la première de ces deux manières de faire valoir, comme la meilleure lorsqu’elle

  1. Nicopolis… in Actiaco littore sita possessionis vestræ nunc pars vel maxima est. S. Jérôme, in Præfat. Comment. ad epist. ad Titum, t. IX, p. 243. M. de Tillemont suppose assez étrangement qu’elle faisait partie de la succession d’Agamemnon. Mém. ecclés., t. XII, p. 85.
  2. Sénèque, epist. 89. Son discours est dans le genre déclamatoire ; mais il était difficile de trouver des expressions qui pussent exagérer l’avarice et le luxe des Romains. Le philosophe n’a pas été lui-même exempt du reproche, s’il est vrai que la rentrée de quadragenties, ce qui excédait la somme de trois cent mille livres sterling, et qu’il exigea rigoureusement de ceux auxquels il les avait prêtés à gros intérêt, excita une révolte en Bretagne. Dion-Cassius, l. LXII, p. 1003. Selon la conjecture de Gale (dans son Itinéraire d’Antonin in Britam., p. 92), le même Faustinus possédait un domaine dans la province de Suffolk près Buri, et un autre dans le royaume de Naples.